mercredi 22 février 2012

Un article de Theodorakis Mikis, politicien grec

Míkis Theodorákis (en grec : Μίκης Θεοδωράκης), né le 29 juillet 1925 sur l’île de Chios en Grèce, est un compositeur,penseur et homme politique grec.
Il a donc écrit un article à l'intention de "l'opinion publique internationale" sur ses idées et la situation de son pays. Je vous propose donc de découvrir cet article traduit en français.
Vous pouvez aussi le lire en cliquant ici !

La vérité pour la Grèce 

Mikis Theodorakis

Il existe une conspiration internationale dont le but est d’achever la destruction de mon pays. Ils ont commencé depuis 1975 avec comme cible la civilisation néohellénique, ils ont continué avec la déformation de notre histoire la plus récente et de notre identité nationale, et maintenant ils essayent de nous annihiler biologiquement par le chômage, la faim et la misère. Si le peuple grec ne se soulève pas, uni comme un seul homme, pour les empêcher, le danger que la Grèce disparaisse est réel. Je le situe dans les dix années à venir. De nous ne restera que la mémoire de notre civilisation et de nos luttes pour la liberté.
Jusqu’en 2009 il n’y avait pas de problème économique sérieux . Les grandes blessures à notre économie étaient les dépenses exagérés pour l’achat de matériel de guerre et la corruption d’une partie de l’espaceéconomique-journalistique. Mais pour ces deux blessures des étrangers étaient coresponsables. Comme par exemple les Allemands, les Français, les Britanniques et les étasuniens qui ont gagné des milliards d’euros sur le dos de notre patrimoine national par la vente annuelle de matériel de guerre. Cette constante hémorragie nous a mis à genoux et ne nous permettant pas d’aller de l’avant, alors qu’elle offrait de la richesse à des nations étrangères. La même chose arriva avec la question de la corruption. Par exemple, la société allemande Siemens avait un département spécial consacré l’achat d’intervenants grecs, en vue de placer ses produits sur notre marché. Par conséquent le peuple grec fut la victime de ce duo de larrons qui s’enrichissaient à ses dépens.
Il est évident que ces grandes blessures auraient pu être évitées si les directions des deux partis américanophiles au pouvoir n’avaient pas été pourris par des éléments corrompus, qui pour couvrir la fuite de la richesse (produit du travail du peuple grec) vers les caisses des pays étrangers, avaient eu recours à un endettement excessif, de sorte que la dette publique ait atteint 300 milliards d’euros, soit 130% du PIB(produit national brut).
Avec cette combine les étrangers déjà cités gagnaient doublement . Premièrement par la vente d’armes et de produits et deuxièmement par les intérêts sur l’argent qu’ils prêtaient aux gouvernements et non pas au peuple. Comme vous l’avons vu, le peuple était la victime dans les deux cas. Un seul exemple vous convaincra. Les intérêts de l’emprunt d’un milliard de dollars souscrit par Andréas Papandreou en 1986, auprès d’un grand pays européen, a atteint 54 milliards d’euros quand il a été finalement remboursé en ….2010!
M. Junger il y a un an a déclaré avoir constaté une grande hémorragie chez les Grecs en raison de leur dépenses exagérées (et nécessaires) destinées à l’achat de matériel de guerre à l’Allemagne et à la France. Il avait conclu en disant que nos citoyens étaient conduits vers une ruine certaine. Toutefois il avait avoué que la Grèce ne s’était engagée à aucune action qui aurait heurté les intérêts des pays amis!
En 2008 il y a eu une grave crise économique en Europe. Il était normal donc que l’économie grecque soit aussi affectée. Cependant, le niveau de vie qui était suffisamment élevé pour que nous soyons parmi les 30 pays le plus riches du monde, est resté fondamentalement le même. Mais il y a eu une augmentation de la dette publique. Mais la dette publique ne conduit pas nécessairement à une crise économique. Les dettes des grands pays, comme par exemple les États-Unis et de l’Allemagne se calculent en trillions d’euros. Le problème consiste à savoir s’il y a développement économique et production. Dans ce cas les grandes banques prêtent avec des intérêts de 5% jusqu’à ce que la crise soit passée.
En 2009 nous étions précisément dans cette position, quand le Premier ministre Georges Papandreou a pris ses fonctions en novembre. Pour que l’on se rende compte de ce que pense le peuple grec aujourd’hui de sa politique catastrophique je donne deux chiffres: aux élections de 2009 le PASOK [Parti socialiste – NdT] avait obtenu 44% des suffrages. Aujourd’hui les sondages lui en donnent 6%.
M. Papandreou aurait pu affronter la crise économique (qui comme je l’ai dit précédemment reflétait celle de l’Europe) par des prêts aux banques étrangères à des taux d’intérêt habituels, soit en dessous de 5%. S’il avait fait cela, il n’y aurait pas eu le moindre problème dans notre pays. C’est même l’inverse qui se serait produit, parce que nous étions dans une phase de développement économique. Par conséquent notre niveau de vie se serait amélioré. Pourtant M. Papandreou avait déjà commencé depuis l’été 2009, à conspirer contre le peuple grec, lorsqu’il avait rencontré secrètement Strauss-Kahn, avec pour objet de mettre la Grèce sous la férule du FMI. L’information concernant cette rencontre a été divulguée publiquement par l’ancien président du FMI…
Pour en arriver là, il fallait déformer la situation réelle de l’économie du pays, afin que les banques étrangèress’alarment et augmentent leurs taux d’intérêt à des niveaux prohibitifs. Cette onéreuse affaire a commencé avec la fausse explosion du déficit budgétaire de 9,2% à 15%. Il y a vingt jours, pour cet acte criminel, le procureur M. Peponis a déferré en justice messieurs Papandréou et Papaconstantinou (ministre de l’économie).
S’en est suivie, en Europe, une campagne systématique orchestrée par M. Papandréou et le ministre de l’économie, et ce durant 5 mois, lors de laquelle ils ont tout fait pour convaincre les étrangers que la Grèce était un Titanic prêt à sombrer, que les Grecs étaient des fainéants corrompus et par conséquent incapables de s’occuper des besoins du pays. Dans chacune de leurs déclarations les taux d’intérêt montaient au point que nous ne puissions plus emprunter, et que notre subordination auFMI et à la Banque centrale européenne, caractérisait notre salut, alors qu’en réalité c’était le commencement de notre mise à mort.
En mai 2010 fut signée par un seul et unique ministre le fameux Mémorandum, c'est-à-dire notre totale soumission à nos créditeurs. Le droit grec dans le cas d’un si important accord, exige qu’il soit adopté par le vote des trois cinquièmes des députés de l’Assemble nationale. Donc le Mémorandum et la Troïka qui nous gouvernent actuellement, fonctionnent illégalement, non seulement selon le droit grec mais aussi selon le droit européen.
Depuis lors et jusqu’à maintenant, si les marches qui conduisent à notre mort sont au nombre de vingt, nous en avons déjà parcouru plus de la moitié. Imaginez qu’avec ce Mémorandum nous cédons aux étrangers notreindépendance nationale et notre patrimoine public. C'est-à-dire nos ports, nos aérodromes, notre  réseau routier, l’électricité, l’eau, les richesses du sous-sol et sous la mer etc. etc. Même nos monuments historiques l’Acropole, Delphes, Olympie, Épidaure etc., puisque nous avons renoncé à faire les objections pertinentes.
La production s’est arrêtée, le chômage est monté à 18%, 80.000 magasins ont fermé, et de même des milliers d’artisanats et des centaines d’industries. En tout 432.000 entreprises ont mis la clé sous la porte. Des milliers de jeunes scientifiques quittent le pays, qui sombre chaque jour davantage dans l’obscurité moyenâgeuse. Des milliers de citoyens, anciennement aisés cherchent dans les ordures et dorment sur les trottoirs.
Entretemps nous sommes supposés vivre de la générosité de nos bailleurs de fonds, de l’Europe, desBanques et du FMI. En réalité chaque paquet de dizaines de milliards avec lesquels la Grèce s’endette, retourne dans sa totalité d’où il provient, alors que s’accumulent de nouveaux insupportables intérêts. Parce qu’il y a nécessité de maintenir l’état, les hôpitaux et les écoles, la Troïka accable les couches économiques moyennes et inférieures de la société avec des impôts exorbitants, qui conduisent directement à la famine. C’est le retour de la famine généralisée que nous avions connue au début de l’occupation allemande en 1941 avec ses 300.000 morts en une période de six mois. Depuis le spectre de la faim revient dans notre malheureux pays calomnié.
Quand on pense que l’occupation allemande nous a couté un million de morts et la destruction complète de notre pays, comment nous est-il possible à nous les Grecs d’accepter les menaces de Mme Merkel et la prétention des Allemands de nous imposer un nouveau gauleiter… cette fois-ci avec une cravate…
Pour démontrer combien la Grèce est riche et combien son Peuple grec est travailleur et consciencieux (conscience de la Dette envers la Liberté et l’amour de la patrie) nous avons la période de l’occupation allemande de 1941 à octobre 1944, quand les SS et la faim ont tué un million de citoyens et que la Wehrmacht détruisait systématiquement le pays, volait la production agricole et l’or des Banques.  Les Grecs ont sauvé le Peuple de la faim grâce au mouvement de Solidarité Nationale, ils ont formé une armée de 100.000 partisans, qui a immobilisé dans le pays 20 divisions allemandes [plus de 200.000 troupes – NdT].
Simultanément, non seulement les Grecs ont, grâce à leurs efforts, réussi à survivre, mais ont aussi développé la culture néohellénique dans des conditions d’occupation, particulièrement dans les secteurs de la littérature et de la musique.
La Grèce a choisit la voie du sacrifice pour la liberté en même temps que celle de la survivance.
Alors nous avons été frappés sans justification, nous avons répondu avec la Solidarité et la Résistance et nous avons survécu. Nous ferons de même maintenant avec la certitude que le vainqueur final sera le peuple grec. C’est ce message que j’envoie maintenant à Mme Merkel et M. Scheuble, tout en déclarant que je reste toujours l’ami du Peuple allemand et admirateur de sa grande contribution à la Science, à la Philosophie et à l’Art, particulièrement à la Musique! La meilleure preuve peut être est d’avoir confié la totalité de mon œuvre à deux éditeurs allemands, Schott et Breitkop, qui comptent parmi les plus grands éditeurs mondiaux, et dont la collaboration a été extrêmement amicale.
Ils menacent de nous expulser de l’Europe. Si cette fois l’Europe ne veut pas de nous, nous cette Europe de Merkel–Sarkozy, nous ne la voulons pas dix fois.
Aujourd’hui dimanche 12 février, je me prépare à prendre part moi aussi à la manifestation avec Manolis Glezos, le héros qui a fait enlever la Swastika de l’Acropole, donnant ainsi le signal de départ non seulement de la résistance grecque mais aussi européenne contre Hitler. Nos rues et nos places seront inondées de centaines de milliers de citoyens qui manifesteront leur fureur contre le gouvernement et la Troïka.
J’ai écouté hier le banquier-Premier ministre dans son discours au peuple grec qui disait que «nous sommes arrivés presqu’au zéro». Mais qui sont ceux qui nous ont conduits au Zéro. Pourquoi? Parce que c’est ce qu’ordonnent le FMI et l’Eurogroupe en faisant du chantage: si nous n’obéissons pas, nous serons conduits à la faillite…. Ici ce se joue le théâtre de l’insensé. Tous ces cercles qui essentiellement nous haïssent (étrangers et Grecs) et qui sont les seuls responsables de la situation dramatique dans laquelle ils ont plongé le pays, menacent, font du chantage, dans le but de poursuivre leur œuvre de destruction, c’est-à-dire de nous faire passer sous le Zéro, jusqu’à notre disparition définitive.
Nous avons survécu à travers les siècles à des conditions très difficiles et il est certain que même s’ils devaient nous conduire par la force à l’avant-dernière marche avant la mort, les Grecs non seulement survivront mais se régénéreront. En ce moment j’ai consacré toutes mes forces dans l’effort d’unifier dynamiquement le peuple grec. Je tente de convaincre que la Troïka et la FMI ne sont pas l’unique issue et qu’il existe une autre solution. Elle consiste à changer fondamentalement l’orientation de notre pays, à nous tourner vers la Russie pour une collaboration économique et créer des partenariats qui nous aideront à mettre en valeur la richesse naturelle de notre pays dans des conditions garantissant notre intérêt national. En ce qui concerne l’Europe, je propose que nous nous arrêtions d’acheter du matériel militaire à l’Allemagne et à la France. Alors que nous ferons tout ce qui est possible pour que l’Allemagne règle les dommages de guerre qu’elle nous doit et qui aujourd’hui atteignent avec les intérêts, les 500 milliards d’euros.
La seule puissance qui puisse réaliser ces changements révolutionnaires est le peuple grec uni dans un énorme Front de Resistance et de Solidarité, pour que soit expulsé de notre pays la Troïka (FMI et les Banques européennes). Parallèlement seront considérés comme nuls et non avenus tous leurs actes illégaux (prêts, dettes, intérêts, impôts, achats du patrimoine public). Naturellement leurs collaborateurs grecs qui ont déjà été condamnés dans la conscience du peuple comme des traitres, devront être punis.
Je me consacre entièrement à ce but (l’unité du Peuple dans un Front) et je crois que mes efforts seront finalement justifiés. J’ai combattu contre l’occupation hitlérienne l’arme à la main. J’ai connu les donjons de laGestapo. J’ai été condamné à mort par les Allemands et j’ai survécu comme par miracle. En 1967 j’ai crée le PAM [Front antidictatorial panhéllenique - NdT], la première organisation de résistance contre la junte militaire. J’ai lutté dans l’illégalité. J’ai été pris et emprisonné dans la «boucherie» de la Sûreté de la junte. Au final j’ai tout de même survécu.
Aujourd’hui j’ai 87 ans, et il est probable que je ne survive pas pour voir le salut de ma patrie bien aimée. Cependant je mourrai avec la conscience tranquille, parce que je continuerai jusqu’à la fin à faire mon Devoir par rapport aux idéaux de la Liberté et du Droit.
Athènes 12.2.2012
Mikis Thodorakis


mardi 21 février 2012

Les intentions de vote au 18 février

Note: Vous pouvez retrouver ces graphiques et plus de précisions en cliquant ici !

Dans une enquête IPSOS réalisée par téléphone auprès d'une population française de plus de 18 ans, les intentions de vote au 1er tour sont:
-32 % pour François Hollande, le candidat du Parti Socialiste (PS)
-25 % pour Nicolas Sarkozy, actuel chef de l'Etat et candidat de l'UMP (Union pour un Mouvement Populaire)
-16 % pour Marine Le Pen, candidate du Front National (FN)
- 11 % pour François Bayrou, le candidat du MoDem (Mouvement démocratique)
- 9 % pour Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de Gauche
- 3 % pour Eva Joly, candidate d'EELV (Europe Écologie Les Verts)
- 1, 5 % pour Dominique de Villepin, candidat de RS (République Solidaire). 2 % selon IFOP.
- 1 % pour Corinne Lepage
- 0, 5 % pour Nathalie Arthaud, candidate de LO (Lutte ouvrière)
- 0, 5 % également pour Philippe Poutou, candidat du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste)
- 0,5 % pour Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la République
- 0 % pour Frédéric Nihous, candidat de Chasse, Pêche, Nature et Tradition

Pour le second tour, les sondage sont:
- 59 % pour François Hollande, le candidat du Parti Socialiste (PS)
- 41 % pour Nicolas Sarkozy, actuel chef de l'Etat et candidat de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP)

vendredi 17 février 2012

La France forte: toutes les dérives de cette affiche de campagne

Depuis la publication officielle du slogan et de l'affiche de Nicolas Sarkozy pour la campagne, "la France forte", les dérives de l'affiche se sont multipliées sur les réseaux sociaux.
Sur l'affiche de base, le président sortant est seul devant l'océan, regardant au loin, avec le slogan "La France forte"écrit en lettres capitales.
Depuis, on peut voir le slogan modifié en "la franc fort", faisant référence à des saucisses de Francfort; mais aussi le Costa Concordia, le bateau de croisière échoué sur les rives de l'île du Giglio, en Italie: on voit le bateau couler, symbole de la France à la dérive, la France qui sombre sous les réformes favorisant les riches, sous la réforme des retraites et sous ce quinquennat qui aura plus qu'augmenté la dette française.
Voici quelques affiches truquées les plus drôles:


Voilà, voilà, j'espère que vous avez bien rigolé! Je reviens dans quatre jours car je suis en vacances et je vous concocterai de super articles! À bientôt sur Il était une fois la politique, ma passion!

Le site de campagne de François Hollande

Le candidat PS à la présidentielle a son site web dédié à sa campagne. Sur ce site, vous trouverez les scripts et les vidéos des meetings, interviews télévisées, l'agenda de la campagne...
Voici donc l'adresse: www.francoishollande.fr

Si vous voulez vous engager à ses côtés en faisant du porte à porte ou en collant des affiches, par exemple, rendez vous sur le site web www.toushollande.fr

Voilà pour les gens de gauche qui voudraient se mobiliser. Passons maintenant à mes lecteurs de droite qui voudraient s'amuser en rigolant du candidat, voici un site web où vous pourrez "enfariner" celui-ci : rendez-vous sur www.fh-2012.com !!

jeudi 16 février 2012

Marine Le Pen et ses idées...

Marine Le Pen pense qu'il faut limiter l'immigration, voilà ce que je lui réponds: non!!
Lorsque Claude Guéant avait parlé lui aussi de ce sujet, Libération avait écrit un article selon lequel nous aurions besoin de 200 000 à 250 000 immigrés en plus pour que notre économie aille mieux .

Marine Le Pen pense aussi que nous devons revenir au franc: Non! C'est vrai que lors de l'apparition de l'Euro, les commerçants et entreprises ont augmenté leurs prix à cause du fait que les gens ne se repéraient pas encore très bien dans les conversions entre la monnaie unique et le Franc. Mais si la France se retire, nos échanges économiques avec les Allemands seront plus difficiles et la zone Euro s'écroulera car la fondation de l'Euro groupe repose sur l'union franco-allemande. Et si tel est le cas, les Grecs, les Italiens et les Espagnols verront leur économie s'effondrer également. Tous les marchés seront mis à mal, créant une crise économique mondiale. Elle veut la fin du monde ou quoi?

Par ailleurs, je m'adresse maintenant au 20% de Français qui veulent voter pour elle: nous ne devons pas fermer la France au monde en limitant l'immigration en France et en restant enfermé dans notre bulle avec notre propre monnaie.

Je m'adresse aussi à Claude Guéant qui dit que "toutes les civilisations ne se valent pas", ces idées sont proches du FN, alors qu'il aille y adhérer, et Sarkozy qui dit que c'est du "bon sens"! C'est de la folie, sommes nous en France, et la France reste-elle ouverte à toutes les cultures et les religions?
Je l'espère.

Nicolas Sarkozy est candidat!! Quelle surprise!


Ah, cette fois ça y est, le chef de l'Etat est ENFIN entré officiellement en campagne. Comme dit Jean-Luc Mélenchon, ça tournait au ridicule! 
Je vous ai donné le lien de la vidéo sur You Tube (en bas de l'article) et retransmis l'interview ci dessous. Je pense que ça ne sert absolument à rien de déclarer sa candidature alors qu'il n'y a plus aucun suspens ni aucun doute émis sur ce fait. Je pense aussi que, quitte à ce que ça soit logique, il aurait dû la déclarer plus tôt! 
Paul Quinio a ironisé dans l'édito de Libération daté du jeudi 16 février : "Le président a 'hâte de retrouver les Français'. Il saura le 22 avril si eux ont hâte de le retrouver."

Il a donc annoncé sa candidature hier, sur le plateau de TF1, interviewé par Laurence Ferrari:


Laurence Ferrari : Bonsoir, Monsieur le Président.
Nicolas Sarkozy : Bonsoir.
Laurence Ferrari : Merci beaucoup d’avoir accepté l’invitation de TF1 ce soir. Nous sommes à deux mois de l’élection présidentielle. Avez-vous décidé de vous présenter et donc de briguer un second mandat auprès des Français ?
Nicolas Sarkozy : Oui, je suis candidat à l’élection présidentielle.
LF : Depuis quand avez-vous pris cette décision ?
NS : Depuis plusieurs semaines.

Attends, il est sérieux, là? Depuis "plusieurs semaines"? On dit aussi 5 ans, M. le Président!


Le président en place a plus de devoirs que de droits. Je pouffe de rire... Enfin, on poursuit...


LF : Pourquoi l’avez-vous prise ?
NS : Je l’ai prise parce que la situation aujourd’hui de la France, de l’Europe et du monde, qui connaît depuis trois ans une crise absolument sans précédent, je devrais dire une succession de crises sans précédent, fait que ne pas solliciter à nouveau la confiance des Français, ce serait comme un abandon de poste. Est-ce qu’on peut imaginer le capitaine d’un navire dont le bateau serait en pleine tempête dire « eh bien non, je suis fatigué, je renonce, j’arrête » ?
LF : Est-ce que vous avez accélérez le rythme de votre entrée en campagne ?
NS : Non. Non, non, non… Le président en place a plus de devoirs que de droits. Ca s’est imposé à mes prédécesseurs, ça s’impose à moi-même ; je dois continuer à exercer mes responsabilités jusqu’à la dernière minute de mon mandat et j’ai considéré que deux mois à être à la fois président chaque fois qu’il le faudra – et c’est mon devoir – et candidat pour que cette campagne soit utile aux Français, qu’ils puissent choisir, que les vraies questions soient posées, que les vrais débats soient engagés, c’était suffisant. Est-ce qu’on imagine que j’aurais pu sillonner depuis des semaines en oubliant mes responsabilités de président pour endosser simplement l’habit de candidat ? Et puis j’ai réfléchi parce que je voulais savoir, moi-même si j’en avais l’énergie, la force. C’est une décision lourde de sens ! Ce n’était pas automatique. Et donc si j’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle, c’est parce que j’ai des choses à dire aux Français, j’ai des propositions à leur faire, et que les changements que nous avons engagés, dans les cinq années qui viennent, il faut que les Français comprennent que la question essentielle qui est posée, c’est celle que si la France est forte, ils seront protégés.
Le président en place a plus de devoirs que de droits. Je pouffe de rire... Enfin, on poursuit...
LF : C’est le slogan de votre campagne, « la France forte »…
NS : Ce n’est pas une question de slogan. C’est une question de conviction. Souvent, on oppose l’avenir d’un pays et la situation des familles, le citoyen au pays. Il faut comprendre cela ! La France est un bouclier pour chacun d’entre nous. Si la France est forte, si elle prend les décisions, si elle fait les choix qui l’installeront dans ce nouveau monde, dans ce monde ravagé depuis trois ans par des crises sans précédent, économiques sociales, financières, toutes les régions du monde sont concernées ; si la France fait ces choix-là, alors elle sera forte. Si la France est faible, les Français sont exposés.
LF Monsieur le Président, j’entends ce que vous dites.
NS : C’est ça l’enjeu.
LF : Vous avez des projets à proposer aux Français, mais qu’avez-vous de nouveau à proposer que vous n’avez pas déjà proposé depuis cinq ans ?
NS : Mais vous savez, pendant cinq ans, on m’a dit : « Ah, il y a trop de réformes, il y a trop de choses » ; et maintenant, je vois qu’on me dit : « Ah, il faudrait, tout ce que vous n’avez pas fait pendant les cinq ans, vous ne pouvez pas en parler pour les cinq ans qui viennent ». Il y a une nouvelle période qui s’ouvre. Forcément, si les Français me font confiance, ils me confient un second… Un second quinquennat, ce quinquennat ne sera pas conforme au premier. Il y a une chose qui continuera, c’est que la France ne peut pas rester à l’écart de la course du monde. La France ne peut pas faire comme si la crise n’existait pas, comme si l’Europe n’existait pas, comme si le monde n’existait pas. L’idée que je me fais de notre pays, c’est qu’il a tous les atouts pour garder son rang, son statut et que si nous voulons garder notre modèle social, notre façon de vivre, nous devons continuer à faire les changements. On en a fait, l’autonomie des universités, la réforme des retraites, la réduction indispensable des dépenses. Mais il y a…
LF :  Mais les Français regardent leurs préoccupations ! On parlait du chômage à l’instant, qui a augmenté, du pouvoir d’achat qui stagne. Que répondez-vous à ces préoccupations très concrètes ?
NS : Mais écoutez, vous avez-vous-même dans votre « Journal », fait un excellent reportage ! Qu’est-ce que vous avez dit, il y a dix secondes ?
LF : Que la croissance repart…
NS : Que la croissance au 4ème trimestre de 2011 a été supérieure en France par rapport à l’ensemble des autres pays d’Europe. Il n’y a pas à en tirer une gloire, parce que malgré tout, il y a trop de chômeurs. Ca veut dire que les réformes que nous avons engagées commencent à produire leurs effets. Mais la question, maintenant, ce que nous avons fait pour moderniser les universités, ce que nous avons fait pour alléger les charges des entreprises, ce que nous faisons pour améliorer la compétitivité de nos entreprises, il faut le faire pour changer notre mode de formation des chômeurs, il faut le faire pour changer notre Education nationale, il faut le faire pour poursuivre l’effort indispensable de réduction des dépenses ! C’est ces choix que je proposerai aux Français ! Cette campagne électorale, ça ne peut pas…
LF : Mais pourquoi ne l’avez-vous pas fait avant ? C’est ça qu’ils se demandent, les Français.
NS : Mais vous savez… D’abord, on a beaucoup fait, puisque je pense que ce que nous avons fait, ça a fait le sujet de tous les « 20 heures » que vous avez présentés. Mais on ne peut pas tout faire. On ne peut pas tout faire en cinq ans. Et par ailleurs, nous avons connu depuis trois ans, une succession de crises d’une violence inouïe, sans doute inconnue depuis la Seconde Guerre mondiale, qui nous ont amenés à gérer les crises et en même temps à faire les changements. Lorsque nous avons fait, avec François Fillon, la réforme des retraites en 2010, tout le monde m’a dit : « Mais pourquoi vous la faites ? Il n’y pas besoin ! »… Aujourd’hui, y a-t-il une personne sensée qui peut contester l’utilité de cette réforme ? Et puis il y a une autre question que je me suis posée, il y a beaucoup de Français qui ont le sentiment, au fond, d’être dépossédés de leur pouvoir, que les choses se passent en dehors d’eux, les élites, les syndicats, les partis politiques. Il y a une France qui, à chaque fois qu’on l’interroge, par exemple sur l’Europe, dit « non ». Il y a une France qui ne croit plus en rien. Et je me suis dit qu’il y avait une idée centrale dans les engagements pour mon deuxième quinquennat, s’ils me font confiance, c’est redonner la parole au peuple français par le référendum. Et j’ai proposé que ce premier référendum – parce qu’il ne faut pas avoir peur de la parole du peuple ! – se pose sur la question du chômage, de l’indemnisation du chômage et de la formation des chômeurs.
LF : Qu’est-ce que vous proposez d’ailleurs sur la formation des chômeurs ?
NS : C’est très simple ! Aujourd’hui, il y a seulement 10 % des chômeurs qui sont en formation. Or vous savez, l’égalité sociale, c’est pour ceux qui font des études, l’école, et pour ceux qui n’ont pas eu la chance de faire des études, la formation professionnelle. Dix pour cent des chômeurs seulement sont en formation. Ce que je propose ? Je veux qu’on change notre système. Que dorénavant, toute personne au chômage qui n’a pas une chance crédible de trouver un emploi, quel que soit son âge, la société, notre modèle, lui apprenne un nouveau métier, lui donne la chance d’une nouvelle formation pour vivre d’un travail. Eh bien ces choix-là, qui sont des choix essentiels ! Aujourd’hui on dit « ah eh bien on est tranquille, on indemnise les gens, on les indemnise pendant deux ans » – c’est déjà bien, c’est très différent du système américain, ou quand…
LF : On les assiste ?
NS : Quand on paie… C’est une forme d’assistanat qui consiste à dire aux gens : « on vous aide à survivre, ça suffit ». Moi, je veux qu’on protège les chômeurs. Mais on protège comment ? Bien sûr, en les indemnisant ! En leur permettant de faire vivre leur famille  – il ne manquerait plus qu’on ne le fasse pas – mais surtout en leur donnant les moyens d’exercer un nouveau métier. Regardez ce qui s’est passé avec les salariés de Lejaby. Ils fabriquaient des sous-vêtements dans le textile. Eh bien le textile, il y a une concurrence effrénée en Inde et ailleurs, ça ne marche plus. On va les former, les salariés de Lejaby, pour qu’ils soient dans la maroquinerie, la maroquinerie haut de gamme. Et grâce à l’engagement des entreprises, ces personnes vont pouvoir reprendre un métier ! Il y a une salariée, à 57 ans, qui me dit : « Mais vous croyez qu’à 57 ans, je peux apprendre un nouveau métier ? »  Je lui dis : « Oui, Madame ! Parce qu’à 57 ans, on n’est pas fichu ! On n’est pas foutu ! » Et on a autre chose – si vous me permettez cette expression – et on a autre chose à faire que de rester chez soi à attendre la retraite, à déprimer et à se sentir inutile, socialement et économiquement.
LF : Mais pour des résultats comme Lejaby ou Photowatt, où vous étiez hier, il y a Arcelor Mittal, par exemple, aujourd’hui, qui annonce que le…
NS : Mais je vais me…
LF : ... Que Gandrange ne va pas ouvrir ! Il y a Preciturn, reportage dont nous avons fait état hier.
NS : Mais bien sûr. Mais Laurence Ferrari…
LF : Combien de salariés ?
NS : Mais d’abord réjouissons-nous quand on arrive à régler des problèmes ! C’est quand même le rôle du président de la République et du gouvernement de régler les problèmes ! On ne va pas me critiquer aussi quand je règle les problèmes ! Ca va de critiquer quand on ne les règle pas ! On devrait se réjouir ! Je regardais les chiffres de la croissance. On a l’impression que du côté de l’opposition, on était triste parce que la France est en croissance. Il faut se réjouir ! C’est notre pays ! Le pays n’appartient pas à la gauche, il n’appartient pas à la droite, il n’appartient pas au centre ! C’est les Français ! Alors bien sûr qu’il y a d’autres secteurs. Mais quelle est la base de tout ? La base de tout, c’est que depuis trente ou quarante ans, on a dévalorisé le travail. Et que tout mon projet, c’est de remettre le travail au centre de tout ! Quand on est indemnisé, parce qu’on est au chômage, on va être indemnisé parce qu’on se trouve en formation professionnelle.
LF : Qui sera obligatoire d’ailleurs ?
NS : Eh bien si on n’a pas de chance de retrouver un emploi dans son secteur, on vous proposera une formation dans des secteurs porteurs d’emploi, mais il faudra prendre cette formation et à l’issue de cette formation, il faudra prendre un emploi qui corresponde à la formation qu’on vous aura donnée ! Plutôt…
LF : Avec une contrainte.
NS : Mais il y a une contrainte, non ! Ca s’appelle quoi ? Des droits, d’un côté et des devoirs de l’autre ! Moi, je ne veux pas d’une société où quand on perd son emploi, on est dans le mobile-home ! Comme aux Etats-Unis ! Mais à l’inverse, c’est grâce aux cotisations de ceux qui travaillent qu’on peut financer l’indemnisation du chômage ! Il y a des droits, et puis il y a des devoirs. Et moi, je crois au travail. Et finalement, on aura une société qui sera organisée de la manière suivante : tous ceux qui ont la force, la santé pour travailler auront un emploi, ceux qui ont la force et la santé mais pas d’emploi, on les mettra en formation professionnelle. Et puis il y a ceux qui n’en peuvent plus, parce qu’ils sont malades, parce qu’ils ont connu des accidents de la vie, parce qu’ils sont éloignés de l’emploi depuis trente ans. Pour eux, on aura la solidarité. Mais l’assistanat n’a pas sa place ! La solidarité pour ceux qui ne peuvent pas travailler, la formation ou l’emploi pour ceux qui ont la force de travailler. Le travail, c’est une valeur centrale.
LF : On va parler des valeurs justement. Vous comptez sur des valeurs de président de droite : travail, responsabilité, autorité ; c’est dans le but de rassembler votre camp pour le 1er  tour ?
NS : Je peux dire une chose, parce que… Ca m’a choqué, ce que j’ai entendu. Je trouve ça tellement caricatural et tellement sot, au fond. Le travail, ça appartient à la droite ? Ca veut dire que vous me croyez tellement sectaire que je ne suis pas capable de comprendre que quelqu’un qui n’a pas mes idées peut aussi se reconnaître dans le travail ? Je crois au travail, je crois à la responsabilité, je crois à l’autorité, je crois à la solidarité, mais je parle à tous les Français ! Le débat de la prochaine présidentielle ne se jouera pas droite, comme gauche… contre gauche. Ce sont des débats du 20ème siècle. Nous sommes au 21ème. C’est sans doute la première élection du 21ème siècle. Vraiment. C'est-à-dire celle qui se jouera avec une France  embarquée dans un monde complètement nouveau, qui a tous les atouts pour gagner, mais qui doit faire des changements, pour se trouver en situation de garder son rang et son modèle. Mais moi je m’adresse à tous les Français. Je leur dis d’ailleurs ce soir que j’ai besoin d’eux, pas simplement de ceux qui sont de droite, comme vous dites, mais il y a à gauche aussi des gens qui considèrent qu’on ne peut pas dépenser plus qu’on ne gagne. Est-ce que vous croyez qu’il n’y a pas des Français aujourd’hui qui nous regardent et qui se disent : on n’a pas envie de connaître la situation de la Grèce. On n’a pas envie d’être en situation de faillite. On n’a pas envie de connaître la situation de l’Espagne. Est-ce que ceux-là, je ne devrais pas leur parler ? Je leur parle aussi. J’ai besoin du rassemblement le plus large, j’ai besoin de tous les Français, simplement qui aiment leur pays et qui sont convaincus que si la France est forte, ils seront protégés.     
LF : Quelle campagne allez-vous faire ? Comment est-ce que vous allez retisser le lien qui s’est distendu avec les Français qui vous ont élu en 2007 et qui ont été parfois, déçus ?
NS : Ca, si vous voulez me faire dire qu’on n’a pas tout réussi, ça, c’est sûr. Mais moi je ne connais pas de gens qui ont tout réussi. Et je me présente devant eux, comme je l’ai toujours fait : en vérité. Quelle campagne je vais faire ? Je vais essayer de dire la vérité ; de poser les bonnes questions ; de proposer des idées fortes et de dire aux Français : choisissez maintenant. Ma campagne ça ne sera pas consister à dire matin, midi et soir, du mal des autres. Franchement, est-ce qu’on ne peut pas utiliser notre temps – j’entendais là, dans le reportage, le candidat socialiste, c’était une longue litanie contre moi. Il a le droit. Mais il n’a donc pas d’idées à proposer ? Il n’y a pas des choses plus intéressantes que de parler de moi ? Franchement, je comprends qu’il me critique, mais il n’y a pas des idées à mettre sur la table ?
LF : Et vous, que pensez-vous de lui ?
NS : Non, mais écoutez, c’est certainement quelqu’un de respectable. Ce qui m’intéresse c’est plutôt les idées qu’il va avancer. Est-ce que vous croyez vraiment que dans la situation où se trouve le monde on peut dire aux Français : il n’y a pas besoin de faire d’économie ? Est-ce que vraiment c’est raisonnable de dire qu’on a les moyens d’embaucher 60.000 fonctionnaires de plus ? Est-ce que c’est raisonnable ? Nous avons un problème de pacte social, de protection sociale. Est-ce que c’est raisonnable de dire : l’immigration, on va régulariser tout le monde ? Je n’ai jamais été pour l’immigration zéro. Mais est-ce que c’est raisonnable de dire qu’on va régulariser tout le monde ? Notre modèle social ça va exposer qui ? Les étrangers en situation régulière qui eux aussi doivent être protégés et ne doivent être victimes d’aucun amalgame. Donc la campagne que je ferai, j’irai à la rencontre des Français. Je serai demain à Annecy. Dimanche à Marseille. J’ai des choses à leur dire. Je veux parler. Et finalement, je vais vous dire, pour moi cette campagne c’est comme une forme de soulagement. Parce que rencontrez les gens, discuter avec eux, proposer… j’ai des convictions, je veux les confronter aux Français. Et puis les Français choisiront. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Est-ce qu’ils veulent une France faible ? On parle de… le rêve français. Oh, j’en ai vu dans ma longue carrière politique, des hommes politiques qui promettaient le rêve. Çà se termine toujours en cauchemar. Moi ce que je veux, c’est que les Français comprennent la situation où nous sommes. Les réformes que nous devons engager. Les choix que nous devons porter. Et c’est pour cela que, avec la force dont je suis capable, le dynamisme qui m’habite et surtout la conviction que notre pays a encore bien des choses à dire au monde, eh bien je suis candidat à l’élection présidentielle.
LF : Vous aviez hâte d’endosser ce costume de candidat ?
NS : Hâte ? Non, vous savez cinq ans à porter, à diriger un pays comme la France c’est à la fois passionnant et extrêmement exigeant. Mais j’ai hâte en tout cas de retrouver les Français sans la lourdeur du protocole, sans la lourdeur de la fonction, sans tout ce qui entoure le président de la République. J’ai hâte de leur parler comme un Français que je suis, un Français maintenant candidat, un Français comme les autres. Alors j’exercerai mes fonctions de président chaque fois qu’il le faudra mais j’irai à leur rencontre.
LF : La campagne sera bien sûr émaillée de nombreuses polémiques. Aujourd’hui, Christian Vanneste, un député UMP a nié le fait que les homosexuels français aient été déportés pendant la Seconde Guerre Mondiale. Est-ce que vous condamnez ces propos ?
NS : Oui. Mais je vais même vous dire, je vais aller plus loin. J’aimerais tellement que dans la vie politique à gauche comme à droite, on arrête avec ces propos blessants, qui n’amènent rien. J’ai donné ma position sur le mariage homosexuel et l’adoption par des couples homosexuels. Mais tout ce qui de près ou de loin peut paraitre comme de l’homophobie, je l’ai en horreur. Et par conséquent, on n’a rien à faire avec des personnes qui ne comprennent pas qu’au 21ème siècle ce type de propos ça tire tout le monde vers le bas.
LF : Est-ce que vous avez appris des choses de ce quinquennat. Est-ce que vous avez des erreurs que vous ne voulez pas re-commettre ?
NS : Si j’ai appris des choses ? Bien sûr que j’en ai appris. J’en ai appris d’abord sur la France et les Français que j’ai rencontrés par centaines, par milliers, qui sont lucides. Qui demandent quoi ? Qu’on leur parle en vérité. Qui demandent qu’on comprenne où nous voulons les amener. Qui comprennent parfaitement qu’on ne peut pas tout réussir. Et puis qui ne veulent pas qu’on renonce. Vous savez, il y a quelques années, j’avais été choqué par une phrase d’un de ceux que vous avez montrés – Monsieur Jospin – qui avait dit à Vilvoorde : « on n’y peut rien contre le chômage ». Moi je n’ai pas été élu pour dire : on n’y peut rien. Donc quand les gens de Lejaby nous appellent, j’y vais. Quand Photowatt, il y a un problème, j’y vais. Vous me dites : Arcelor Mittal, c’est pareil. Parce que, quand on est élu, qu’on a la place et les responsabilités qui sont les miennes, on doit assumer ces responsabilités. Une valeur dans laquelle je crois. La démission, le renoncement, cette espèce de fatalité, je crois qu’on peut changer les choses. J’ajoute que par l’intermédiaire du référendum, ça sera une façon pour le peuple de France d’être comptable des engagements que je vais prendre. Et la certitude pour eux que les grands arbitrages en France seront tranchés par le peuple français. Pas dans un coin. J’ai vu au début là, quand j’ai fait cette proposition-là, oh là, là, tout le monde était contre. Mais c’est tellement simple ! On tourne en rond, entre gens qui se connaissent, on parle le même langage et on se met d’accord pour que rien ne change. Chaque fois qu’il y aura blocage, je ferai trancher le peuple français.
LF : Merci beaucoup Nicolas Sarkozy d’être venu ce soir sur TF1. Vous êtes donc président de la République et candidat à l’élection présidentielle. Demain c’est François Hollande qui sera ici sur notre plateau pour répondre à votre déclaration de candidature. 


J'ai hâte de voir ce que Hollande va lui répondre!

Voir la vidéo sur le site officiel de la campagne du président